La PBFD, ou maladie du bec et des plumes (Psittacine Beak and Feather Disease).

Auteur : Dr J-F Quinton, Clinique Advétia, 75012 Paris
Auteur : Dr J-F Quinton, Clinique Advétia, 75012 Paris

Un virus connu depuis longtemps

Cette maladie a été étudiée pour la première fois en 1975 sur des perroquets australiens. Elle est due à un circovirus, qui atteint principalement les perroquets d’Australie. Elle évolue sur plusieurs années.

 

Altération des plumes et du bec

Le virus empêche la production normale de kératine par l’organisme, qui est la protéine quientre dans la formation des productions cornées : plumes, bec et écailles des pattes.

 

Les symptômes débutent par une déformation de quelques plumes après la mue, les nouvelles pousses ne se développant pas correctement. Les plumes restent encapuchonnées dans leur manchon et présentent parfois des petites taches de sang à leur base. Peu à peu, l’oiseau se déplume jusqu’à devenir complètement nu. Le bec des cacatoès devient luisant, car la poudre de kératine qui est normalement présente à sa surface n’est plus correctement synthétisée(cf photo 1 : cacatoès atteint de PBFD). Les écailles des pattes se déforment et le bec perd de sa rigidité, jusqu’à se ramollir complètement et parfois tomber dans les cas extrêmes.

Dans la nature, l’oiseau, incapable de voler et de se nourrir, meurt rapidement. En captivité, il peut vivre beaucoup plus longtemps (plusieurs années) avec le virus, grâce à l’assistance de son maître.

 

Immunodéficience

Cette maladie entraîne également une immunodéficience (atteinte des défenses immunitaires) qui affaiblit encore plus l’oiseau en permettant l’apparition de toutes sortes d’autres infections opportunistes.

 

Une maladie déroutante qui évolue différemment selon les espèces de perroquets

Parmi les oiseaux atteints, beaucoup restent porteurs sains du virus sans pour autant développer la maladie. Ils sont malgré tout contagieux.

 

Les perroquets les plus sensibles à cette maladie sont les perroquets d’Australie, comme par exemple toutes les variétés de cacatoès ou les eclectus. Une atteinte chez un cacatoès est très grave car elle conduit en général à la mort de l’animal.

Les perroquets d’Amérique du Sud (Aras, Amazones, Pionus, etc…) sont beaucoup plus résistants et éliminent en général spontanément le virus au bout de quelques mois.

La sensibilité des perroquets d’Afrique (Gris du Gabon par exemple) semble intermédiaire : très peu des adultes atteints développent la maladie, la plupart restent porteurs sains. Par contre, ce virus est foudroyant pour les jeunes Gris entre le sevrage et 6 mois, car ils peuvent mourir brutalement en deux à trois jours sans qu’aucun traitement ne soit possible.

Les perruches (ondulées, calopsittes, inséparables…) sont également sensibles, mais font le plus souvent des formes atténuées (cf photo 2, perruche ondulée atteinte de PBFD). Elles peuvent par contre jouer le rôle de réservoir de virus et le transmettre aux perroquets.

 

Un diagnostic facile à réaliser

Il existe des tests PCR qui permettent de détecter l’ADN du virus dans le sang de l’oiseau ou à partir d’un bout de plume. Ces tests sont connus depuis longtemps et leur résultat est fiable.

 

Un test positif ne signifie pas la même chose selon l’espèce de perroquet :

  • Un cacatoès positif a malheureusement toutes les chances de développer la maladie.
  • Un perroquet africain adulte (Gris, Sénégal…) positif qui ne présente pas de symptômes reste en général positif, ne développe que rarement la maladie, mais reste contagieux pour ses congénères et ses petits. Il est néanmoins possible qu’il élimine le virus spontanément au fil du temps.
  • Un perroquet d’Amérique du Sud (Ara, Amazone, etc..) positif ne développe que très rarement la maladie. Il est probable qu’il élimine spontanément le virus au bout de quelques mois. Il est donc utile de refaire un test PCR au bout de 4 à 6 mois après un test positif pour vérifier si l’oiseau est toujours porteur. 


Il est donc vivement recommandé de faire effectuer un test avant d’acheter un oiseau, et de le renouveler après l’achat car la période d’incubation peut être de quelques semaines.


    Il n’y a malheureusement pas de traitement spécifique et efficace. 

Un vaccin est en cours de développement.

 

 

Dr J-F Quinton, fév 2011. (Crédit photos Advétia)