Les virus sont des agents infectieux responsables de maladies qui touchent toutes les espèces animales et végétales, et tous les organes de ces espèces.
Cependant, dans l’immense majorité des cas, une maladie ne touche qu’une espèce et, souvent, un seul organe voire même un seul tissu.
Il faut savoir que les virus sont des organismes extrêmement simples qui sont incapables de fabriquer eux-mêmes les molécules dont ils sont faits. Pour se reproduire, ils ont donc besoin
d’utiliser les capacités des cellules d’organismes plus évolués qu’eux. Cela leur impose de pénétrer dans ces cellules et de détourner à leur profit les moyens de synthèse moléculaire de
celles-ci.
Mais, pour y parvenir, il faut que le virus se fassent accepter par les cellules : en effet, le virus est pour elles un corps étranger et elles vont chercher à le détruire. C’est d’ailleurs ce
qui se passe en général et c’est ce qui protège les animaux et les végétaux des attaques des virus.
Mais, au cours des millions d’années d’évolution des espèces, certains virus ont réussi à se faire accepter par certaines espèces qui ne les ont plus vus comme des dangers. Ces espèces sont dites
espèces-hôtes.
La relation entre un virus et une espèce-hôte est très étroite ce qui explique qu’une maladie virale touche en général une seule espèce ; une autre espèce, même
voisine, résistera à la maladie car elle continuera, elle, à voir le virus comme un corps étranger.
C’est ce qu’on appelle la barrière d’espèce et c’est pourquoi il est très rare qu'un même virus parvienne à infecter des espèces
différentes.
Professeur
Jean-François COURREAU
ENVA (Ecole Nationale Vétérinaire d'Alfort) à Maisons-Alfort.