Auteur : Dr vétérinaire Comportementaliste Muriel ALNOT-PERRONIN,
Le picage désigne l’action d’arracher des plumes que le perroquet s’inflige ou inflige à un congénère. C’est un trouble observé uniquement en captivité. Cependant, le diagnostic étiologique (recherche de la cause) s’apparente souvent à une véritable enquête et demande de procéder par élimination. Les causes peuvent être aussi bien comportementales, que ce soit un manque d’activité appropriées ou un défaut d’apprentissage concernant les soins du plumage…que médicales et dans ce domaine, extrêmement variées ! Préalablement à la consultation vétérinaire indispensable donc et aux éventuels examens complémentaires nécessaires, il est utile de recueillir les données suivantes :
Les circonstances d’apparition :
Les caractéristiques de l’environnement :
A partir de ces premiers éléments, le vétérinaire va d’abord rechercher des causes médicales : Elles sont nombreuses et doivent systématiquement être envisagées. Parfois elles ne sont pas à elles seules les responsables du picage, mais la coexistence de plusieurs d’entre elles peut engendrer un stress biologique suffisant pour le déclencher : c’est le cas de parasitoses internes, de l’hypothyroïdie, des atteintes douloureuses, des troubles de la reproduction, des atteintes hépatiques,de l’hypocalcémie, des proventriculites... Certaines maladies sont directement responsables du picage: ce sont par exemple certaines atteintes dermatologiques bactériennes ou fongiques, certaines parasitoses externes, des défauts d’hygiène corporelle, des régimes alimentaires inadaptés ou encore certaines intoxications. La cause médicale la plus courante reste les carences alimentaires, provoquant un développement anormal des plumes puis un picage en conséquence.
Il existe des cas où une cause médicale est forcément présente (et éventuellement aggravée ou renforcée par un facteur comportemental), c’est le cas notamment lorsque :
Attention, le fait qu’un perroquet n’ait pas l’air malade ne veut pas dire qu’il soit en bonne santé.
Une origine comportementale est suspectée seulement lorsque les causes médicales ont été éliminées. Cependant, des causes comportementales sont toujours recherchées lorsqu’une maladie a été reconnue comme l’origine du picage.
Causes comportementales :
Ce sont en général les parties faciles à atteindre qui sont atteintes en premier : le pli du patagium (pli de peau correspondant sur l’aile au creux du coude), les membres postérieurs (à mi-cuisse), la région sternale ou la queue. Il est couramment considéré que si la tête est intacte, le picage est probablement d’origine comportementale, mais ce n’est pas si simple !
Certaines familles de perroquets semblent génétiquement plus prédisposées au picage que d’autres : ce sont les Cacatoès, les Gris du Gabon, les Amazones et les Ara. Néanmoins le genre Eclectus et les familles de Conures sont aussi très souvent touchés. Quelques études avancent en outre une prédisposition génétique plus importante chez les femelles.
Parmi les causes les plus courantes, l’on peut citer :
Dr Muriel ALNOT-PERRONIN, mars 2014.