La vitamine A est une vitamine liposoluble (c'est-à-dire qui se dissout dans les graisses). Elle intervient dans le développement général de l'oiseau et son maintien en bonne santé. Comme toute vitamine, les doses nécessaires sont infimes mais son manque peut entraîner des troubles très importants. Plus il y a carence en vitamine A et, ce depuis longtemps, plus les troubles manifestés seront importants.
La vitamine A se trouve sous forme de précurseur dans certains aliments, ce précurseur étant converti en vitamine A active dans l'organisme de l'oiseau. Le précurseur le plus connu est le béta-carotène (les dames le connaissent bien car il est aussi vendu comme activateur de bronzage).
La vitamine A est indispensable et essentielle pour le développement cutané (à savoir la peau et les plumes du perroquet) et de l'épithélium (les tissus des narines, de l'appareil respiratoire). Ces tissus étant lapremière barrière à l'infection, vous comprendrez pourquoi un "bon état" de ces tissus est indispensable pour s'opposer à la pénétration d'un "microbe" (virus ou bactérie).
Certaines des sécrétions hormonales de l'oiseau sont aussi sous la dépendance de cette vitamine A : la réponse au stress et la capacité de reproduction sont liées à la présence en quantité suffisante de cette vitamine.
Le portrait sera presque complet lorsque nous aurons mentionné son importance dans la croissance osseuse, la formation des vaisseaux et la vision diurne et nocturne.
Où trouve-t-on cette vitamine (du moins son précurseur) ?
On peut trouver cette vitamine dans les abricots, les carottes, les épinards, le pissenlit, le piment rouge, l'huile de foie de morue, le maïs laiteux...
Ces aliments contiennent bien plus de vitamine A que les besoins quotidiens de votre oiseau.
Le jaune d'oeuf, le lait et le fromage, le beurre, par exemple, contiennent aussi des quantités importantes de vitamine A mais le perroquet ne doit pasen manger.
Les graines de tournesol sont naturellement pauvres en vitamines A. Or, elles constituent souvent le pivot de l'alimentation du perroquet, sinon la base unique de l'alimentation de l'oiseau en captivité.
Afin d'éviter les carences, votre oiseau doit donc avoir une nourriture variée tous les jours de l'année. Son régime alimentaire doit être composé d'un mélange de graines complété par des fruits et légumes de saison (30 à 40% de fruits et légumes pour un gris du Gabon ou une amazone par exemple). Bien évidemment, retirez la même proportion de graines pour être sûr que votre oiseau prendra bien les fruits et légumes proposés (les fruits et légumes ne sont pas un "plus" mais constituent vraiment une partie du repas).
Il faut savoir que le perroquet sélectionne sa nourriture et mange souvent les graines de tournesol en premier. Dans ce cas, attendez qu'il ait mangé les fruits et les légumes avant de lui remettre des graines, étant précisé que tout comme l'eau, ils doivent être renouvelés au moins une fois par jour.
A l'inverse, la surcharge en vitamine A est aussi dangereuse que son manque !!
Que risque votre oiseau ?
Le risque concerne une sensibilité accrue aux maladies.
Le premier signe est souvent une sinusite chez le Gabonais (la narine "coule" et "grossit"), les plumes sous le bec tombent, sa voix change,..., le pire étant la survenue d'une infection de l'appareil pulmonaire par troubles de l'immunité.
Comme vous pouvez le voir sur les photos ci-dessous, l'avitaminose A entraîne des troubles de la coloration du plumage, les plumes ne s'accrochent plus les unes aux autres et on peut même observer des chutes importantes de plumes.
Les vétérinaires considèrent aussi que le piquage peut être du à un manque de vitamine A.
L'apparition des signes est très rapide chez l'Eclectus, dont les exigences en vitamine A semblent plus importantes que pour d'autres espèces de perroquets.
Un manque important de vitamine A peut également entraîner des troubles de la vue en raison du mauvais fonctionnement de la rétine et une diminution de la fécondité de l'oiseau.
Comment soigner l'avitaminose A ?
Consultez votre vétérinaire, car en cas de déficit ancien et chronique, il faut d'abord recourir à des injections de vitamine A. En cas de troubles anciens, sachez que votre oiseau peut aussi avoir des problèmes pour absorber les vitamines, une série de piqûres sera alors requise au début du traitement.
Ensuite, vous pourrez lui donner des gouttes. La vitamine A n'étant pas très stable dans l'eau et l'oiseau ne buvant pas la même quantité d'eau tous les jours, nous préférons mettre les gouttes directement dans le bec de l'oiseau ou sur un aliment qu'il adore car nous sommes ainsi certains que les vitamines sont prises.
Enfin, vous changerez bien évidemment son régime alimentaire en le variant et en surveillant ce que votre oiseau consomme et surtout ce qu'il laisse au fond de la gamelle ou de la cage.