L'élevage à la main : un savoir-faire

Nous nous constatons que de plus en plus de personnes veulent se "lancer" dans l'élevage à la main ou se laissent persuader, lors d'un achat, par des vendeurs habiles de finir d'élever à la main des oisillons non sevrés. 
Or, cette pratique est loin d'être un hobby mais nécessite à l'inverse du matériel, une expérience et une disponibilité à toute épreuve tant que l'oiseau n'est pas sevré et autonome. 

 

Il nous a donc paru intéressant de vous présenter brièvement les obligations et les difficultés qui entourent cette technique.

1- Un matériel spécifique et coûteux !

 

L'élevage à la main dès la naissance de l'oiseau, ne peut se faire qu'en s'équipant d'une éleveuse de qualité comportant un chauffage et une ventilation avec hygrométrie régulés électroniquement au 1/10e de degré Celsius près. Ce type de matériel coûte plusieurs centaines d'euros.

 

Un éleveur devra également disposer d'une balance électronique précise à +/- 2 grammes (au minimum car une déviation de lecture de 2 grammes représente 10 % du poids de naissance d'un Gris du Gabon).


2 - Une hygiène irréprochable !

 

L'hygiène est capitale et les instruments utilisés doivent être désinfectés après chaque utilisation. De même, l'éleveuse doit être nettoyée en veillant à ce que l'oisillon ne subisse aucun " écart " de température.


3 - Une disponibilité à plein temps !

A la naissance, le nourrissage s'étale sur une période horaire de 5 heures à 23 heures.

A chaque "tétée", il faut prévoir du temps pour la préparation de la pâtée, le pesage, le nourrissage, le nettoyage du "nid" et de l'oisillon après la "tétée".

L'oisillon doit être pesé tous les jours et une courbe de poids pour chaque oiseau doit être établie.

Le nombre de repas diminuera au fil des semaines et c'est seulement à partir de la 12ème semaine que l'oiseau pourra commencer à s'alimenter seul. Pour autant, il ne sera pas encore totalement autonome. 


4 - Une alimentation particulière !

L'alimentation donnée à ce bébé est soit un mélange "personnel", soit une pâtée vendue par un fabriquant renommé.

En 2002, la qualité des pâtées industrielles d'élevage est telle qu'il nous semble qu'elles détrônent les mélanges personnels et ce pour au moins 3 raisons :

a) Leur composition finale est connue ( % protéines, % lipides, % glucides) ;

b) Les contrôles qualités assurent la reproductibilité de la fabrication ; 
c) Lorsque l'on a un seul oiseau à nourrir, c'est se créer une galère supplémentaire que de faire son propre mélange !

 

Il est à noter, cependant, que les pâtées d'élevage du commerce coutent chères lorsqu'elles sont de qualité.

5 - Une expérience nécessaire !

L'élevage à la main s'apprend sur le tas et avec l'expérience (la meilleure école étant d'apprendre avec une personne expérimentée).

Les livres sont précieux mais ne donnent pas l'habileté et rien ne remplace  l'oeil et l'observation de la pratique. Les courbes de poids que l'on trouve dans les livres et sur Internet sont de bons indicateurs des résultats à obtenir pour une espèce donnée. Cependant, si l'on commet une erreur d'alimentation chez un oisillon (stase du jabot par exemple) et en l'absence de mesure rapide et adaptée, le décès survient en 24 à 48 heures. Ces courbes ne sont donc que des guides et chaque espèce, et même chaque oiseau, est différent dans ses besoins de croissance.

Il convient également de mentionner, dans cet article, une pratique de plus en plus courante de la part de certains, de vendre des oiseaux non sevrés (c'est-à-dire de moins de 4 mois). A cet âge, les risques d'erreurs de nourrissage demeurent importants, d'autant que pour être sûrs de vendre, certains vendeurs préconisent seulement 2 repas (car un acheteur amateur ayant un emploi ou une activité professionnelle à l'extérieur ne pourra nourrir son oiseau que matin et soir). Dans ces conditions, le bébé oiseau recevra en 2 fois le volume de ce qui aurait dû être réparti au moins en 4 fois. 

Cette pratique inadmissible ne tient pas compte des besoins propres de l'oiseau mais de ceux de l'éleveur-amateur.Par exemple, il ne viendrait à l'idée de personne de confier un nourrisson à une nourrice qui ne pourrait lui donner que deux biberons par jour !!!

Nous rappelons donc que, dans le souci du respect de la vie, vous ne devez accepter d'acheter que des oiseaux sevrés et autonomes sur le plan alimentaire. Pour en savoir plus, voir L'élevage à la main : qu'en penser ? 

 

Enfin, vers la 12e semaine, le jeune perroquet entre dans une période dite "période de sevrage" durant laquelle il se nourrit très mal et perd même du poids. Pendant cette période, seuls "le coup de main" et l'expérience de l'éleveur permettront au bébé de passer ce cap difficile.


Aussi, à chacun ses responsabilités !
Celle de l'éleveur est d'assumer le nourrissage de l'oiseau (et ce jusqu'au bout !) 

 

et celle du " propriétaire " de choyer son oiseau pour plusieurs dizaines d'années.